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Les entreprises créent des richesses et des emplois.
Les emplois d'État sont une solution temporaire, socialement bienvenue en période de chômage intense et leur avantage est dans la rapidité de mise en place. C'est une caractéristique d'importance car la reprise des investissements donc de l'emploi dans les entreprises après une période de récession est un processus lent.
Préserver, encourager, faciliter les investissements des entreprises reste au coeur de la politique économique de l'État. La controverse porte sur la meilleure manière d'atteindre cet objectif.
1- POLITIQUE DE L'OFFRE l'État aide directement les entreprises.
L'aide aux entreprises prend plusieurs formes. Cette aide peut cibler directement certains secteurs clés comme le bâtiment et la construction et se traduire par des commandes directes de l'État pour des infrastructures. Elle peut se cumuler avec une baisse des charges et de l'impôt appliquée à l'ensemble des entreprises.
2- POLITIQUE DE LA DEMANDE l'État augmente le pouvoir d'achat des consommateurs
L'aide à l'activité des entreprises peut aussi s'exprimer de manière indirecte. C'est le cas des mesures d'amélioration du pouvoir d'achat des consommateurs, mesures qui se traduisent en demande additionnelle de biens et de services, donc en un supplément d'activité pour les entreprises. Techniquement, cette politique consiste à relever le salaires des fonctionnaires et à augmenter le smic, sachant que toute hausse du smic diffuse une hausse générale des bas et moyens salaires. Alternativement ou en complément, l'État peut choisir d'abaisser la fiscalité directe sur les ménages.
La politique de la demande est moins efficace que la politique de l'offre car il y a des "fuites". L'aide financière aux "ménages" c'est-à-dire aux consommateurs ne parvient pas en totalité aux entreprises nationales.
En d'autres termes, un euro d'aide ne se traduit pas par un euro de chiffre d'affaires supplémentaire pour les entreprises. Il faut en effet tenir compte de l'épargne et de la préférence des consommateurs pour les produits étrangers..
Une partie de cette aide finance des importations de produits de consommation. La raison est soit l'incapacité des entreprises à faire face rapidement à une augmentation de la demande, soit la préférence des consommateurs pour des produits qui ne sont pas ou plus fabriqués en France.
C'est le cas de nombreux produits électroniques, comme les ordinateurs et les téléphones ou l'équipement des foyers, c'est-à-dire la plupart des produits dits "noirs" ou "blancs". Plus généralement, l'ensemble des produits dits "grand public", y compris dans le domaine du textile, est concerné par le phénomène du "low cost" qui s'applique aux produits certes de moindre qualité mais bien moins chers car fabriqués dans des pays à faibles coûts.
Incidemment, les importations françaises de produits "low cost" sont compensées par les exportations de produits à haute valeur technologique.
La question de l'efficacité de la dépense publique est essentielle en situation d'endettement élevé. Il faut considérer en effet que le budget français est "déjà" en déficit, de sorte que toute dépense supplémentaire est financée par l'emprunt.
Un niveau élevé de dettes n'est pas tenable dans la durée car le paiement des intérêts représente une lourde charge. La situation exceptionnelle des taux négatifs en 2015-2016 ne s'applique qu'aux échéances de courte durée. Outre le risque de taux, le risque de liquidité est également à prendre en compte. Derrière cette expression, il faut entendre le risque de ne plus trouver de prêteurs disposés à financer l'État français, même si aujourd'hui ce risque peut paraître théorique.
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